Essai speed pedelec Specter: un nouveau venu ambitieux en Belgique

Specter est une nouvelle marque belge de vélos, résolue à écrire l'histoire. Les deux speed pedelecs de la gamme s'adressent aux navetteurs qui veulent arriver rapidement au travail, se soucient du design et ne manquent pas de moyens…

Un coup d'œil sur le site web de Specter ne laisse aucun doute: la marque déborde de confiance en soi. Elle n'a pas inventé la roue, admet-elle volontiers, mais elle l'a améliorée. Ou encore: le bien est l'ennemi du formidable. En d'autres termes, ce qui est bon peut devenir encore meilleur. Chaque pièce du vélo est réexaminée pour savoir s'il est possible de faire mieux. Aucun détail n'est négligé.

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L'ambition de Specter? Rendre les longs déplacements à vélo plus rapides, plus agréables et plus beaux. Comment? En privilégiant le design, la connectivité, ainsi que le développement et la production au niveau local.

À l'heure actuelle, la gamme comprend deux speed pedelecs: le Specter 1 et le Specter 1 Long range. Le premier possède un moteur central et une batterie unique. Sur le deuxième, on ajoutera un moteur de roue avant et une deuxième batterie. C'est cette dernière version que nous avons pu essayer.

Design et connectivité avant tout

Dès le premier coup d'œil, il apparaît clairement que Specter a fait des choix spécifiques. Le cadre, par exemple, est en carbone. C'est plutôt exceptionnel pour des vélos de ville et speed pedelecs, au contraire du segment des vélos sportifs (plus chers).

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Le matériau est en effet plus facile à façonner, par exemple pour réduire la résistance à l'air. Le carbone est également plus léger que l'aluminium et au moins aussi solide. Résultat: un poids tout juste inférieur à 20 kg pour le Specter 1 et 26,2 kg pour le Long Range à deux moteurs et autant de batteries.

Encore plus voyant, le gigantesque cockpit, qui permet l'utilisation d'un bon nombre de fonctions de connectivité. Vous pouvez par exemple afficher des données cartographiques et naviguer virage par virage. La navigation peut être précieuse pourvu qu'elle soit adaptée à l'usage cycliste. Autrement dit: ce n'est pas grave si la route choisie est un peu plus longue, du moment qu'elle suit un parcours vélos bienvenus.

Durant notre bref essai, nous ne sommes pas parvenus à régler dans ce sens l’application Cartes. Espérons que Specter réussira par exemple à afficher à l'écran des applis de navigation spécifiques pour le vélo.

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Grâce à l'intégration de Spotify, il est possible d'écouter la musique venant du smartphone ou de changer les listes de lecture. Les prévisions météo (avec infos concernant les vents) augmenteront vos chances d'arriver à destination avant l'averse.

Tout cela est parfait, voire potentiellement utile, mais ces fonctions sont déjà disponibles sur mon smartphone, et celui-ci se monte sur n'importe quel vélo moyennant un petit investissement. Un support de smartphone avec une housse imperméable suffit. D'accord, l'écran de mon smartphone est plus petit, et la batterie s'épuise plus rapidement quand la fonction GPS est active. Mais enfin, il faut relativiser l'intérêt de toutes ces applis encombrant l'écran d'un vélo.

Ce que mon smartphone est incapable de faire tout seul, c'est la mise à jour du Specter. L'opération s'effectue via le module 4G intégré au vélo. De ce fait, les ingénieurs de Specter peuvent continuer à améliorer la machine au-delà de la vente. L'appli permet aussi de localiser le deux-roues et d'adapter certains paramètres à vos préférences.

Il en impose

Matériau du cadre, grand écran… Ce n'est pas tout. D'autres caractéristiques attirent l'attention. Le Specter, par exemple, fait appel à de grandes roues de 29 pouces. Un vélo normal pour adultes possède généralement des roues de 28 pouces. Sur un vélo pour enfants, la mesure est de 26 pouces. Si vous l'aviez oublié, un pouce est égal à 2,54 cm.

Les batteries de ce Specter Longe Range sont elles aussi relativement volumineuses. L'une se dissimule dans le tube oblique du cadre, l'autre se place entre le tube de selle et le tube inférieur oblique. La recharge s'effectue sur le vélo, sans déposer les batteries. Le fabricant estime la durée de la charge entre 5,5 et 7 heures.

Le speed pedelec dans son ensemble en impose. Cela s'explique par les grandes roues, les robustes tubes du cadre, et la tête de fourche intégrant l'éclairage LED. Pour autant, l'équilibre général reste remaruable. La monture vous attirera des regards curieux quand vous attendrez le feu vert.

Sur la route

Mais qu’en est-il de son comportement sur la route? Dans la pratique, le Specter 1 Longe Range répond aux attentes suscitées par son look. Le comportement est sublime. Avec une puissance maximale combinée de 1200 W et un couple impressionnant de 136 Nm, difficile d'imaginer autre chose. La force produite est suffisamment généreuse pour avancer rapidement.

Et il ne faut pas forcément sprinter continuellement à 45 km/h pour en profiter. Nous avons parcouru la majeure partie de nos kilomètres de test en mode Range. Ce mode est censé garantir une grande autonomie. Vous accélérez sans peine jusqu'à 30 km/h, et moyennant quelques efforts de vos propres mollets, le vélo vous emmènera rapidement à 40 km/h, dans les limites de ce qui est permis.

En mode Range, le changement de vitesse automatique réagit un peu trop lentement, du moins à notre goût. C'est la raison pour laquelle nous avons opté pour le changement de vitesse manuel. Celui-ci donne la sensation de faire vraiment du vélo (sportif).

Avec le deuxième mode, ‘Chill’, le cycliste doit déjà fournir beaucoup moins d'effort pour atteindre 45 km/h. Avec le troisième et dernier mode, ‘Fly’, l'effort sur les pédales devient presque négligeable. Il suffit de continuer à faire tourner le pédalier pour maintenir les moteurs en action.

En résumé, le Specter impressionne par la qualité de l'assistance. En mode Range, vous disposerez d'une autonomie digne de ce nom. Nous avons réalisé ce test au guidon d’un modèle pré-production: après un parcours de 85 km, il nous restait encore 15% de charge. Avec la version commercialisée, l’assistance en mode Range est plus faible et peut assurer une autonomie de 130 km. En mode Chill et Fly, les distances seront respectivement de 70 et 60 km.

Sensations dynamiques

Heureusement, la partie cycle du Specter est conçue pour absorber l'abondante puissance délivrée par les deux moteurs. Les grandes roues procurent une excellente stabilité en ligne droite, sans entraver une conduite dynamique. Lors d’une sortie dans les méandres de la Petite Nèthe, nous enchaînions les courbes serrées avec le sourire.

La position assise, légèrement penchée en avant, est modérément sportive. Seule la hauteur de selle est réglable, au détriment des personnes qui auraient le buste court. Généralement, il est possible d'adapter la hauteur du guidon et de le basculer en direction du conducteur si nécessaire. Ce n'est pas le cas sur notre engin design. Autrement dit, mieux vaut essayer le Specter avant de passer commande.

Entre la sportivité et le confort, Specter privilégie plutôt la première. Cela explique l'absence de suspensions. Pour améliorer un peu le confort, la seule mesure possible consiste à dégonfler légèrement les pneus.

La sécurité, objet de toutes les attentions

Outre l'éclairage de jour à LED dans la tête de fourche, on trouve un phare séparé pour la route. Grâce à ce dispositif, les autres usagers seront avertis de votre approche (rapide). Surtout pratique pour prévenir les automobilistes qui arrivent par les rues transversales.

N'oublions pas de citer le klaxon. À utiliser à titre exceptionnel seulement. Le bruit est insupportable. Quelques coups de pédale en arrière suffisent généralement pour avertir les cyclistes qui vous précèdent de l'arrivée d'engins plus rapides.

Les freins à disques, enfin, comportent quatre pistons. Puissant, le freinage est aussi facile à doser, y compris sous la pluie. Pas d'ABS au programme.

Conclusion

Notre premier contact avec le Specter Long Range nous laisse un goût de trop peu. Le speed pedelec répond aux attentes suscitées par son look dynamique et résolu. Il risque aussi de faire tourner les têtes au feu rouge. Ce n'est décidément pas un speed pedelec comme les autres.

Le développement et la production du Specter sont restés en Belgique, à une échelle relativement petite. La marque peut ainsi tracer sa propre route sans dépendre des acteurs traditionnels, nous dit-on chez Specter. Certaines pièces sont même fabriquées à l'usage exclusif de ce vélo.

Résultat: vous quittez le magasin du vendeur avec un vélo exclusif. Revers de la médaille: pour quitter ce magasin avec votre vélo, vous devrez gratter le fond de vos poches.

Le Specter 1 est disponible à partir de € 8.990, et la version Long Range à partir de € 10.690. Si Specter mentionne directement le montant des mensualités en cas de financement, cela prouve bien qu'il s'agit d'un deux-roues destiné au marché du leasing. Il cible les navetteurs qui renoncent volontairement à la voiture de société ou qui choisissent une voiture plus petite combinée à un 'grand' vélo.

Si vous arrivez à convaincre votre patron, vous avez de la chance. Les privilégiés apprécieront vivement le Specter. Les autres attendront l'arrivée sur le marché de modèles plus accessibles.

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