Essai BMW R 18: nouveau cap

BMW explore de nouveaux débouchés. Avec sa R 18, la marque allemande cible un nouveau public: les amateurs de customs et de power cruisers. Nous avons essayé la R 18 avec son nouveau moteur boxer de 158 Nm. Que faut-il attendre exactement de la nouvelle venue berlinoise?

Passé et avenir

L'histoire de la marque est clairement présente dans la conception de la BMW R 18. La peinture noire qu'arborait la première R32 en 1923 et surtout le moteur boxer avec arbre à cardan ouvert de la R 5 de 1936 font partie des éléments de style qui définissent la nouvelle moto. D'après le constructeur lui-même, cette R 18 fait converger le passé et le futur. BMW utilise à cet effet l'expression ‘modern vintage’.

Boxer 1802 cc

Au cœur de la BMW R 18, cependant, on trouve un boxer de 1802 cc. On savait déjà que le moteur développait 91 ch, mais surtout un couple de 158 Nm dès 3.000 t/m. Un couple surabondant disponible entre 2.000 et 4.000 t/m. Au démarrage, on ressent ce que la Wallonie a connu l'an dernier, une forte poussée à gauche. Un boxer sera toujours un boxer. Au fil de notre essai, nous avons pu constater que tout se passe à l'intérieur de cette plage de régime.

Conditions difficiles

Pour être tout à fait honnêtes, précisons que le test, organisé aux alentours de Munich, s'est déroulé sous une pluie battante. De la pluie dès la première minute, toujours plus intense. En guise d'illustration, nous avons choisi les images d'un pilote qui a eu la chance d'enfourcher la BMW R 18 par un temps plus ensoleillé.

Cela vous donnera une idée de l'engin sur le plan visuel. Et bien qu'une serpillière essorée ait plus d’allure que nous à la fin du test, et soit surtout plus sèche, une chose est sûre: une moto qui fait ses preuves dans des conditions difficiles se comportera encore mieux avec une météo plus favorable. À cet égard, la R 18 mérite déjà une mention.

Modes de conduite

Le gros boxer de 1802 cc fait une entrée remarquée sur la BMW R 18. Le moteur convient parfaitement au véhicule. Les Allemands ne s'en cachent pas: le même bloc équipera aussi d'autres modèles. Le conducteur a le choix parmi trois modes de conduite. Le mode Rain n'appelle guère d'explications. Les deux autres ont pour nom Rock et Roll.

Le mode Roll est le plus tranquille des deux. Pour s'en souvenir, il suffit de penser à un vieil homme penché sur son Roll-ator. Et le mode Rock? Imaginez une fusée (Rock-et). Ici, en ouvrant la poignée des gaz à 7°, vous obtenez le même résultat qu'avec 40° d'ouverture en mode Roll. Cela veut dire que la moto réagit beaucoup plus directement, en accélération comme en décélération.

Maîtrisable

Pour autant, la puissance reste maîtrisable sur les routes bavaroises détrempées. En ouvrant brutalement les gaz, on arrive à faire patiner le Bridgestone Battlecruise, mais avec 158 Nm, n'importe quel pneu se prêterait au jeu, quel que soit le revêtement. Progressif, le contrôle de traction intervient avec finesse. Une aide précieuse dans les conditions extrêmes que nous affrontons. Pour le reste, sachez que malgré ses 158 Nm, le bloc reste tout à fait contrôlable dans chaque mode. Les deux premiers modes montrent leur utilité dans un trafic dense ou sous la pluie. Sur les routes dégagées, en revanche, nous n'avons pas hésité à sélectionner le mode Rock.

Adhérence

Dans les conditions déjà évoquées, pas question de pousser le moteur dans ses retranchements. Cela dit, le bon état de l'asphalte et l'excellente adhérence des Bridgestone Battlecruise nous ont permis quelques moments de conduite active. On ne sent pas les 345 kg de la moto, beaucoup plus maniable qu'on pourrait le craindre avec un empattement de 1.731 mm. Détail utile: BMW propose une marche arrière en option. Pratique pour manœuvrer.

Géante conviviale

La BMW R 18 est une géante (relativement) conviviale, au comportement neutre, très stable dans les courbes. Puissants mais faciles à doser, les freins à disques fonctionnent bien. La selle est basse, et à cause des deux énormes cylindres du boxer, il n'a pas été possible d'implanter les repose-pieds très en avant. Pour cette raison, les genoux du conducteur forment un angle droit. Le confort est suffisant, même si une longue route droite incite parfois à avancer les pieds, chose naturellement impossible.

Par la grande porte

Nous avons réalisé un essai complet: test de l'antipatinage, des modes de conduite… Sur longue distance, le confort est au rendez-vous. Tout nous rappelle ce que nous savions déjà: la moto incarne l'histoire de la marque tout en intégrant les technologies modernes. La finition est du niveau auquel BMW nous a habitués, alors que rien n'est évident à cet égard. L'arbre à cardan est un régal pour les yeux. N'oublions pas que sur une moto de ce genre, l'esthétique est souvent aussi importante que les qualités routières. Sur ces deux plans, la BMW R 18 se comporte bien. Elle fait son entrée par la grande porte.

À quel prix?

Reste une question: 22.850 euros, n'est-ce pas beaucoup d'argent pour une moto? Objectivement, la réponse à cette question ne peut qu'être affirmative. Mais l'achat et la conduite d'une moto ne sont pas toujours régis par des motivations objectives. Il n'est d'ailleurs pas rare de rencontrer des engins encore plus chers. Autant de concurrents directs pour cette nouvelle BMW.

Caractéristiques techniques BMW R 18

Moteur
Type: bicylindre refroidi par air/huile
Cylindrée: 1.802 cc
Puissance maximale: 91 ch à 4.750 t/m
Couple maximal: 158 Nm à 3.000 t/m
Transmission: 6 vitesses
Transmission finale: cardan ouvert

Partie cycle
Fourche: télescopique
Amortisseur arrière: monoshock horizontal en position centrale, look hardtail
Freins avant: double disque 300 mm, étriers quatre pistons, ABS
Frein arrière: disque simple 300 mm, étrier deux pistons, ABS

Dimensions
Poids en ordre de marche: 345 kg
Hauteur de selle: 690 mm
Contenance réservoir: 16 litres

Prix: 22.850 euros

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